À quelques jours du Master Final du FIBA 3×3 World Tour à Manama (21-22 novembre), Karim Souchu, coach des Stormers et sélectionneur de l’Équipe de France, revient sur les derniers préparatifs, le bilan de cette première saison toulousaine et les ambitions pour cette échéance finale au Bahreïn.

Karim, tu es à Toulouse pour les derniers entraînements avant Manama. Sur quels points précis axez-vous le travail ? Est-ce que l’intensité est montée d’un cran pour préparer cette échéance finale ?

Oui, je suis venu à Toulouse, on a travaillé avant la finale pour remettre une dose de collectif. On a eu l’avantage d’avoir William Howard qui est venu s’entraîner avec nous, ce qui nous a permis de monter le niveau des entraînements et l’intensité. Et on a beaucoup axé sur la continuité de ce qu’on a pu faire depuis deux ans et de remettre des bases collectives, notamment sur la transition et sur des systèmes qu’on a l’habitude de faire. En gros, on a travaillé sur ça.

Quel bilan fais-tu de la saison 2025 des Stormers avant d’aborder Manama ?

C’est une première année d’existence sans l’accompagnement complet fédéral, donc il a fallu créer une nouvelle structure, aller à Toulouse, et continuer à exister comme ça, et surtout continuer à avoir des résultats à la hauteur de ce qu’on a pu faire l’année dernière. On a fait moins de Challengers cette année par rapport à l’année dernière, mais on a fait plus de Masters du fait qu’on avait beaucoup gagné l’an dernier. Donc c’est une saison qui est très correcte parce qu’on a gagné deux Challengers et on a gagné un Master, et maintenant on veut vraiment bien finir.

Tu es le sélectionneur de l’Équipe de France, médaillée aux JO, et aussi coach des Stormers. Comment as-tu géré cet équilibre cette saison ?

Le fait d’être sélectionneur de l’Équipe de France et aussi coach de Toulouse, c’est vrai que c’est un équilibre à trouver puisque ce sont des joueurs que j’ai toute l’année et que je suis susceptible de prendre aussi avec moi sur des compétitions internationales. Donc je leur dis toujours, à eux de gagner leur place aussi, il n’y a rien qui est acquis. Je leur répète constamment que la concurrence est ouverte. Après, ils ont joué le jeu cette année et c’était très bien. C’est vrai que c’est un équilibre à trouver car il y a d’autres équipes pro qui performent aussi, donc à moi de faire les bons choix.

Avec ton recul de sélectionneur national, comment juges-tu cette première année du projet Toulouse 3×3 ?

Cette première année, je la juge de façon positive. C’est comme si on recommençait un petit peu à zéro, mais avec des bases solides. Je pense que ça peut mettre aussi des fondations solides pour les années à venir, les saisons à venir. Comme je disais, ce n’était pas évident de partir sans le soutien complet de la fédé, mais il y a eu quand même un soutien avec par exemple la mise à disposition d’un coach – moi – et d’un kiné sur les compétitions. Donc on a pu quand même bénéficier de conditions idéales sur le World Tour. Il y a beaucoup d’équipes qui n’ont pas de coach et beaucoup d’équipes qui n’ont pas de kiné avec eux. C’est vraiment un avantage, mais les meilleures équipes sont vraiment staffées. On a réussi à faire ça, mais sur la saison prochaine il faudrait réussir à se réunir et s’entraîner plus souvent avec la qualité qu’on a pu avoir sur ces derniers jours, et donc ça fait partie aussi du chantier de l’année prochaine.

On se projette sur Manama. On se souvient que l’an dernier, ce même groupe (sous les couleurs de Paris) avait échoué en finale du World Tour. Est-ce qu’il y a un esprit de revanche ? Quel est l’objectif sportif pour ce week-end ?

Ce qui est marrant, c’est qu’on arrive à Manama avec la même situation que l’année dernière ! On était huitième l’an dernier, et là on arrive, on est encore huitième cette année. Est-ce qu’il faut y voir un signe ? Je ne sais pas. En tout cas, c’est une finale, tout est remis à zéro. Même pour les équipes qui ont très bien performé cette année, c’est l’endroit où il ne faut pas se craquer, donc il faut arriver prêt. Nous, on est prêts, on a bien travaillé. Je pense que les joueurs sont aussi un peu revanchards parce qu’on aurait pu, sur certains tournois, aller plus loin. On s’est arrêtés beaucoup de fois en quart de finale. Mais je pense que c’est un mal pour un bien pour aborder cette finale en n’étant pas « sur-confiants », mais quand même confiants de ce qu’on peut produire et ce qu’on sait faire. Je pense qu’il faut qu’on reste dans le projet de jeu et si on fait ça, on peut aller très loin.